Regards croisés sur le financement Paul Guerrier, Associé June Partners et Guillaume Ansaloni, Avocat Associé Fidal
Financement d’entreprise: vers de nouveaux enjeux
Paul Guerrier, Associé June Partners
Quelle place pour la stratégie de financement au sein d’une entreprise ?
A certains moments de son histoire, une entreprise renouvelle ses projets et ses ambitions stratégiques. Cela impacte directement la stratégie de financement qui doit s’adapter à ses nouveaux enjeux.
Repenser sa stratégie de financement, c’est réaliser un tout autre plan de marche qui s’adapte pleinement aux enjeux fixés par l’entreprise. La première étape consiste à faire un point sur l’existant avant d’organiser et d’imbriquer de nouveaux financements. Ensuite, il est primordial de mesurer le degré d’implication des équipes au sein du projet ou la complexité de l’offre pour ne pas affecter négativement la conduite des opérations et la direction financière.
L’environnement juridique de la dette non bancaire
Guillaume Ansaloni, Avocat Associé Fidal
Le financement désintermédié sonne-t-il le glas du crédit bancaire ?
Le contexte est connu : la liquidité est abondante, les financeurs non bancaires voient dans le marché de la dette une opportunité de croissance et, de fait, les banques sont exposées à la concurrence de la désintermédiation. Pourtant, cette concurrence est-elle si frontale que l’on pourrait a priori le penser ? Rien n’est moins certain.
En effet, en réaction à un environnement de taux bas, on sait que les banques durcissent les conditions d’accès au crédit. La faiblesse de la rémunération doit être contrebalancée par une qualité de crédit supérieure de la part de la contrepartie non financière, ce qui est logique : la baisse des revenus doit au minimum être compensée par une moindre allocation de fonds propres. C’est sans doute là que ce situe un des océans bleus de nombre de fonds de dette et autres prêteurs non bancaires : le prêt à des contreparties devenues non bancables. De plus, le renforcement de l’encadrement réglementaire incite fortement les banques à migrer vers une logique « originate to distribute » et ainsi à s’adosser à des acteurs non bancaires pour que ces derniers supportent le poids final du risque. Ces deux exemples montrent que les acteurs ont vocation à s’insérer dans une logique de combinaison plutôt que de confrontation.