Quels sont les bénéfices d’une démarche RSE ?

Juin 2023

La mesure de l’impact des activités de l’entreprise sur leur écosystème est aujourd’hui nécessaire pour continuer à créer de la valeur. La réglementation entourant la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) se structure de plus en plus : elle oblige les entreprises à mesurer leur impact environnemental, social et sociétal, au-delà, de l’aspect économique. Ainsi, la promulgation de la loi PACTE (le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) en 2019, a contribué à renforcer la RSE.

La RSE devient un véritable sujet stratégique pour les dirigeants, puisque cela touche toutes les branches de l’entreprise. Comment je produis ? Comment je vends ? Comment je recrute ?…

Ainsi, aujourd’hui Paul Guerrier et Emilie Thevenet, associés chez June Partners, vont revenir sur cette démarche RSE et ce tournant que prennent les directions générales, ainsi que sur les points de vigilance qui doivent être pris en compte.

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La RSE est aujourd’hui un sujet souvent évoqué par les médias et par les entreprises que vous accompagnées. Pouvez- vous nous rappeler en quelques mots ce qu’est la RSE ?

La RSE est l’engagement pris par les entreprises pour avoir un impact positif sur leur écosystème (interne ou externe). Il correspond à leur impact sur des aspects environnementaux, sociétaux et de gouvernance.

 

Comment évolue la réglementation sur le sujet ?

Aujourd’hui, la réglementation génère une accélération sur le sujet de la RSE au sein des entreprises. Ce sont trois grands textes qui donnent le tempo dans les organisations : la taxonomie, la CSRD (“Corporate Sustainability Reporting Directive”) et la SFDR (“Sustainable Finance Disclosure Regulation”). L’objectif de la taxonomie est de définir les activités durables et de réaliser le classement de ces activités au sein de l’entreprise. La CSRD induit l’obligation de reporting, notamment le reporting de durabilité qui vient compléter les reportings financiers. La SFDR vise la gestion d’actifs et elle va classifier les produits financiers au sein de portefeuille. L’objectif est d’orienter les investissements vers des sociétés ou des activités durables.

 

Pourquoi les entreprises doivent-elles se saisir du sujet de la RSE ?

La RSE est un vrai sujet de transformation pour les entreprises. Et comme tout sujet de transformation, une partie des entreprises vont être précurseurs sur le sujet et jouer leur rôle de leader (rester ou devenir leader sur leur marché). Tandis que d’autres vont réagir tardivement et seront plutôt dans la réaction.

Il est donc nécessaire de se saisir du sujet dès à présent. La RSE est un sujet important, notamment avec les réglementations, puisqu’elle incite l’entreprise à se reposer des questions sur son modèle d’affaires. A ce titre, les impacts de ces évolutions peuvent être plus ou moins importants en fonction des activités de l’entreprise et remettre en cause sa pérennité. Les dirigeants ou les actionnaires qui ne se saisissent pas de la RSE vont détruire de la valeur dans les prochaines années. Ces entreprises se couperont, entre autres, de sources de financements bancaires sur les marchés financiers. De plus, elles devront faire face aux regards de plus en plus exigeants de leurs parties prenantes (salariés, consommateurs, etc.).

Ainsi, lorsque les équipes de June Partners accompagnent une entreprise sur la définition d’un plan d’affaires ou stratégique, les enjeux de la RSE sont totalement imbriqués dans la réflexion stratégique.

 

Par où les entreprises doivent-elles commencer lorsqu’elles se lancent dans une démarche RSE ? Qui porte véritablement le sujet dans les PME et ETI ?

Plusieurs approches sont possibles pour démarrer ce type de démarche. L’approche choisie va dépendre de la maturité, de l’organisation ou des questionnements de l’entreprise.

La première approche est orientée sur l’environnement. L’entreprise va réaliser son bilan carbone ou entamer une réflexion sur la comptabilité environnementale.

La deuxième approche est orientée sur le reporting avec la mise en place de la CSRD. Il s’agit de réfléchir à la mise en place ou la préparation de ce reporting de durabilité.

Les données et la mesure de la performance sont au cœur de la réflexion de ces deux approches. De plus, quel que soit l’approche choisie, l’entreprise va réaliser un état des lieux, définir les objectifs qu’elle souhaite atteindre à horizon 2030-2050. Ensuite, la trajectoire à suivre et les plans d’actions opérationnels en découleront.

La troisième approche envisageable est de réaliser un diagnostic global du sujet de la RSE (systèmes d’information, data, processus, organisation, gouvernance) pour savoir la manière dont l’entreprise la prend en compte et comment elle l’adresse.

De plus, le sujet de la RSE est transversal. Il dépasse les frontières de l’équipe communication et irrigue l’ensemble des départements. Toutes les fonctions clés de l’entreprise sont impliquées telles que la finance et la data. Ainsi, le reporting et le bilan carbone auront du sens. La démarche RSE fonctionnera si toutes les forces vives de l’entreprise sont impliquées, si le sens de cette démarche est compris et si l’impulsion vient de la direction générale.

 

Avez-vous un exemple concret d’une entreprise accompagnée sur une démarche RSE ?

Nous avons accompagné un acteur du secteur de l’immobilier sur le sujet du bilan carbone qu’il réalisait depuis 2015 ou 2018. L’enjeu était de déterminer une méthode de suivi des émissions de carbone qui serait pérennisée dans le temps. Nous nous sommes rapidement rendu compte que ce modèle de calcul était un moyen pour :

  • Adresser des sujets de communication sur les marchés financiers ;
  • Effectuer le parallèle en interne sur la déclinaison des plans d’actions auprès des équipes.

Ainsi, ce type de reporting est utile pour fixer des objectifs, animer les équipes en interne et suivre plus efficacement les plans d’actions mis en place.

De plus, l’entreprise intègre maintenant un indicateur clé autour des émissions de carbone au même titre que les filiales effectuent un reporting sur le chiffre d’affaires ou la marge d’EBITDA dans le cadre d’un budget ou d’un exercice de business plan.

 

Qui est le mandataire sur ce type de mission ?

Sur ce type de mission, le mandataire est la direction financière. De plus en plus, ces sujets sont désormais portés par la fonction finance. Elle a davantage l’habitude de réaliser un reporting, les processus sont déjà en place et elle sait traiter la data. Nous avons donc réalisé la mission avec la direction financière et les équipes RSE. L’approche finance et la technicité des équipes RSE ont contribué à adresser correctement le sujet de la mission.

Maintenant que le modèle du bilan carbone est défini une autre phase de ce projet devrait s’ouvrir : confronter ce modèle avec les opérations de l’entreprise.

 

Quels sont les points sur lesquels les entreprises doivent être vigilantes dans leur démarche RSE ?

Tout d’abord, une stratégie RSE, par définition, ne doit pas être hors-sol puisqu’elle vit dans un écosystème avec ses parties prenantes. Une stratégie qui serait coupée de cette réflexion avec ses parties prenantes aurait assez peu de sens.

Ensuite, une stratégie est réaliste et transformante si elle est économiquement viable. Il est important dans la démarche RSE d’aligner intérêt de transformation et intérêt économique.

De plus, il est nécessaire de bien définir les priorités sur la RSE au regard des enjeux de l’entreprise car ce sujet est très vaste et transverse. Une méthode de gestion de projet doit être adoptée avec des équipes dédiées, des sponsors et des comités réguliers de suivi. Le but étant d’aboutir à la définition d’un plan d’actions, la mise en place d’équipes avec des objectifs et leur suivi.

Un autre point de vigilance sur la démarche RSE est la cohérence. Il faut toujours garder ce souci de cohérence dans les choix pris, les efforts mis en avant sur des plans d’actions. Prenons l’exemple d’une société de services qui met en place une démarche RSE et qui a assez peu d’impact environnemental par rapport à d’autres activités fortement carbonées. Si elle fonde toute sa démarche sur des enjeux environnementaux et qu’elle oublie totalement le “S” de la RSE, elle passe en grande partie à côté du sujet.

 

La démarche RSE est bénéfique à long terme pour l’entreprise si elle est abordée comme un projet de transformation partagé avec toutes les parties prenantes. Mais avant tout, c’est l’implication de la direction générale dans cette démarche qui assurera sa réussite.

 

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